Caractéristiques et développement d’un tiers-lieu
Un tiers-lieu repose sur la relation entre un lieu, un projet collectif et une communauté d’utilisateurs pertinente et engagée. Ces utilisateurs choisissent de venir dans le tiers-lieu pour s’engager dans un projet collaboratif, créatif et favorisant le lien social. Pour envisager la création d’un tiers-lieu, il faut…
- Une communauté d’utilisateurs : cibler la communauté d’utilisateurs (étudiants, entrepreneurs, artistes, artisans, personnes âgées, sportifs, coworkers, etc.).
- Une thématique fil rouge : analyser les besoins et les intérêts de la communauté pour définir une thématique que le tierslieu développera (coworking, jardinage, formation, bien-être, coliving, etc.). De manière générale, l’objectif d’un tiers-lieu est de mieux vivre ensemble en favorisant des activités collaboratives, l’innovation, la créativité et les interactions sociales.
- L’implication de la communauté d’utilisateurs dans la gouvernance, l’animation et la programmation du lieu : définir le degré d’implication des utilisateurs dans le projet et la gestion du tiers-lieu (type de formule proposée, degré de flexibilité, tarification, type de véhicule juridique et de contractualisation, horaires d’ouverture, type d’accueil, etc.).
- Une organisation spatiale des lieux, points d’ancrage de la communauté : définir et adapter les différents espaces dédiés aux activités du tiers-lieu et leur lien avec des activités sur place.
- Une offre de services et d’activités multiples : les activités du tiers-lieu ne se limitent pas à un seul champ, elles sont multiples. On y retrouve en général un espace de vie collective convivial (café, restaurant, bar) et un espace de création (atelier, bureaux partagés, potager, studio). Un tiers-lieu en milieu rural peut aussi proposer un espace d’hébergement.
- Un ancrage territorial et des partenariats : identification des partenaires locaux potentiels pour établir des liens avec les acteurs publics, les entreprises locales, d’autres tiers-lieux, des associations, etc. Identification des sources de financement (aides et subventions, parrainage, etc.).
“Les activités des tiers-lieux contribuent au développement économique des territoires et cherchent à pallier l’isolement.”
Le développement actuel de ces derniers, renforcé par l’essor du télétravail et du numérique, illustre une transformation importante de la société s’opérant autour du travail, du « faire ensemble » et du partage de connaissances. Avec la pandémie de la Covid, ces mutations ont été amplifiées, participant au développement de ce nouveau type d’espaces : besoin de flexibilité dans le travail, retour au local, banalisation du télétravail, besoin de retisser les liens sociaux, etc. Une fois le virus disparu ou maîtrisé, il sera difficile de revenir en arrière. Le modèle des tiers-lieux peut offrir une réponse à ces tendances nouvelles et positionner des activités en phase avec les aspirations de nos contemporains dans les monuments historiques. Adapter le concept de tiers-lieu aux monuments historiques Si de nombreux défis restent à relever pour cette filière prometteuse, le concept de tiers-lieu a poussé le réseau Audacieux du Patrimoine à explorer leur fonctionnement. Nombre de leurs enjeux et de leurs caractéristiques correspondent en effet à ceux des monuments historiques :
- dynamisation des territoires ;
- intégration et engagement des habitants ;
- dimension du « faire ensemble» (par les savoir-faire en particulier) ;
- mixité et hybridation des activités;
- diffusion de la culture et des savoirs ;
- mise en œuvre de la transition écologique.
Pour adapter le concept de tiers-lieu aux monuments historiques, quatre étudiants du master Médias, Arts et Créations d’HEC et six étudiants de l’ESSEC Business School ont été sollicités. Se basant chacun sur un cas d’étude précis, ces groupes de travail avaient pour consigne de proposer un projet de tiers-lieu en phase avec les caractéristiques du monument analysé. En parallèle de ces études, une méthodologie devait être écrite pour synthétiser leur travail et présenter les conditions de développement d’un tiers-lieu dans un monument historique (cf. études de cas).
Deux cas d’application concrète Deux membres au sein du réseau Audacieux du Patrimoine ont proposé leur monument comme cas d’étude : Olivia de Varreux, au château du Pordor (Loire-Atlantique), et Bertrand et Séverine de Guébriant, au château de Craon (Mayenne). Dans le cas du château de Craon, le principal enjeu était de recréer du lien social tout en valorisant le site et son identité.
Vous trouverez dans l’article LES TIERS-LIEUX : un nouvel usage pour les monuments plus de précisions sur le concept de tiers-lieu et vous pourrez également y lire la proposition retenue par les étudiants de l’Essec pour le château de Craon !